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Stéphane Garnier: "Le chat peut être un coach de vie très inspirant" - L'Express Style

Et si on regardait son chat d'un autre oeil? C'est ce que nous suggère Stéphane Garnier dans Agir et penser comme un chat. Indépendance, calme, bien-être, sérénité: nous aurions bien plus à apprendre des félins qu'on ne l'imagine. Explications.

C'est un animal charismatique, mystérieux, qui suscite des sentiments souvent contrastés. De quoi donner envie à Stéphane Garnier, auteur, de se pencher sur le comportement de son compagnon depuis des années, Ziggy. De ses observations, il a tiré Agir et penser comme un chat (éd. L'Opportun). Dans cet "anti guide" de développement personnel, il nous explique comment laisser parler le félin qui est en nous pour apprendre à retomber sur ses pattes malgré les difficultés.

A l'inverse du chien, le chat n'a pas toujours une image sympathique. Pourquoi avoir choisi de lui consacrer un livre?

Cette envie est née de mon expérience personnelle auprès de mon chat, Ziggy. Cela fait 14 ans que l'on vit ensemble. C'est un véritable compagnon de vie. Et puis, j'ai toujours trouvé les chats plus intéressants que les chiens. J'aime leur indépendance, la manière dont ils créent leur propre zone de liberté et de bien-être. C'est fascinant.

Vous citez, dans votre ouvrage, de nombreux philosophes et écrivains qui parlent du chat. Comment expliquez-vous la fascination de certains intellectuels pour cet animal?

J'ai remarqué notamment que beaucoup d'écrivains entretiennent une relation particulière au chat. C'est lié, selon moi, au mystère qui entoure cet animal. Il évolue dans son propre univers, ne nous juge pas mais nous observe en permanence. De la même manière, les intellectuels cherchent bien souvent à se détacher du monde, des contingences matérielles pour retrouver de la profondeur. Il y a là un parallèle évident.

Vous citez l'écrivain Georges Bernard Shaw qui dit: "L'homme est civilisé dans la mesure où il comprend le chat". Pourquoi?

Nous avons beaucoup à apprendre du chat dans notre vie quotidienne, notamment dans notre manière de gérer le conflit. Lorsqu'il se sent attaqué, le félin va toujours éviter l'affrontement direct. Il faut vraiment qu'il soit acculé pour se défendre. Dès l'instant où il aura repoussé "l'ennemi" en dehors de sa zone de confort, il va battre en retraite, pas le poursuivre. Il faudrait s'en inspirer pour retrouver un véritable vivre ensemble.

Dans l'imaginaire populaire, on a tendance à considérer le chat comme un animal "égoïste". Est-ce vraiment le cas?

Le chat n'est pas égoïste. Il pense à son bien-être pour pouvoir donner plus aux autres. Cette démarche est intéressante: nous devons avoir à l'esprit que pour pouvoir être utile aux autres, il faut déjà se donner quelque chose à nous-mêmes, redevenir notre propre priorité.

Vous évoquez aussi longuement la souplesse -tant physique que mentale- du chat, qui sait s'adapter sans jamais se départir de son calme...

Oui, c'est frappant. Le chat a une sérénité impériale en toutes circonstances. Il ne connaît pas le stress mais des pics de vigilance ponctuels. De notre côté, nous sommes souvent sur les nerfs, sur la brèche. Nous ressassons nos difficultés et nous laissons dominer par cela. Il faut reprendre la main et redevenir maître de soi, ne pas s'inquiéter de l'avenir pour pouvoir s'y adapter en temps et en heure.

De plus, le chat n'est jamais en concurrence avec ses congénères, il est bien plus affranchi que nous, qui sommes soumis à nombre de diktats en permanence. Pour aller mieux, je pense qu'il convient d'apprendre à rester entier, à s'aimer tel que l'on est et à accepter les choses telles quelle viennent.

Lâcher prise, se consacrer à l'essentiel, prendre soin de soi sont des thématiques très en vogue aujourd'hui. Finalement, les guides de développement personnel seraient moins utiles que l'observation de notre animal de compagnie?

Je pense en effet que nous pouvons tirer beaucoup de notre vie quotidienne, des choses les plus simples. En un mot, le chat peut être un coach de vie très inspirant! Personnellement, quand je sais pas quoi faire, que je suis confrontée à un problème, je regarde mon chat, je me demande ce qu'il ferait à ma place. Cela me permet fréquemment de jauger de l'ampleur de la question et de m'en sortir plus facilement que je ne l'aurais imaginé.

On se fait aujourd'hui beaucoup de noeuds au cerveau alors que nous avons toutes les clés en main pour aller bien. Je pense qu'il est important, avant tout, de se recentrer sur ce qui nous rend heureux en empruntant au chat une culture de l'indépendance.

Par quoi peut-on commencer?

Cela peut démarrer par des choses toutes bêtes comme la pandiculation, c'est-à-dire le fait de bâiller tout en étirant tous ces muscles, comme les chats le font si bien. Il suffit de les observer au réveil! Ils ne sautent pas comme nous le faisons en sautant dans la douche. Ils s'étirent, bâillent, se lèvent doucement, prennent leur temps. Cela libère des hormones de bien-être immédiatement dans le cerveau. Voilà une première habitude à adopter le matin.

D'un point de vue psychologique, l'instinct animal ou instinct du chat, c'est de tester les choses et de suivre son mouvement premier, sans se soucier du reste. De notre côté, quand nous avons un choix à faire, nous faisons intervenir quantité de facteurs extérieurs: regard des autres, diktats de la société, sentiment du devoir... Cela nous conduit à faire souvent le mauvais choix et à le regretter ensuite. Il faut se dire "je veux ceci ou cela et je n'ai pas à me justifier". En un mot, retrouver confiance dans cette petite voix qui nous guide.

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